Chanson Douce - Leila Slimani : écrit de main de maitre !

18:00

Bonjour chez vous, 

Il y a quelques temps j’ai découvert un podcast merveilleux que je vous conseille énormément. « La Poudre », présenté par Lauren Bastide. Cette dernière interviewe et nous présente des portraits de femmes : artiste, autrice, activiste, féministe. A travers ces différents portraits j’ai découvert celui de Leila Slimani, un nom qui m’étais déjà familier car elle s’est illustrée récemment en gagnant le prix Goncourt pour son roman « Chanson Douce ». Après l’avoir écoutée pendant plus d’une heure j’ai encore plus eu envie de me pencher sur ce titre qui me tentait déjà un peu depuis quelques temps. 

De quoi ça parle ?

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.

Publié chez Gallimard, 227 pages

« Chanson douce » est un roman percutant et perturbant qui arrive à faire beaucoup de choses en très peu de mot. Les premières pages nous plongent directement dans l’horreur qui constituera le final de ce roman et les différents chapitres sont entrecoupés par des petits passages de vie de personnages secondaires. Ces chapitres là apportent un très léger éclairage sur le drame qui se jouera à la fin de l’histoire et un bon approfondissement du personnage de la nourrice, Louise. 

Avec une écriture simple mais assurée, Leila Slimani nous offre dès les premières pages la meilleure description possible de la psychologie des personnages. On comprend très vite les enjeux présents et le caractère des principaux protagonistes. Louise, pleine de nuances et de zones d’ombre est bien évidemment le personnage central de cette histoire. Tout tourne autour d’elle. Mais j’ai toutefois énormément apprécié le personnage de Myriam, pleine de contradiction, et de la relation qu’elle noue avec sa nourrice jusqu’au moment où sa présence devient à le fois étouffante mais aussi indispensable. 

Les relations toxiques ont toujours été un sujet que j’aimais retrouver dans mes lectures, et c’est le cas ici aussi où une dépendance réciproque va se créer entre Louise et Myriam mais où chacune va finir pas ne plus supporter la présence de l’autre. Les premiers chapitres font preuves d’une certaine langueur mais ce rythme est sagement étudié pour nous amener petit à petit à une terrible ambiance oppressante. On ressent le mal être de tous les personnages. La tension monte en crescendo jusqu’aux toutes dernières pages qui sont insupportables de cruauté. Je mettrais peut-être là mon bémol : la fin trop abrupte, à la fois très attendue mais trop soudaine et expéditive. Les derniers instants de lecture nous plonge dans un état de voyeurisme comparables aux voisins présents à plusieurs reprises dans ce roman : on veut en savoir plus, que se passe-t-il après la fin ? Que deviennent les personnages ? Quelle sera les évolutions après les derniers évènements de l’histoire ? Autant de questions qui restent sans réponse et qui torturent le lecture. 


En bref :

Une lecture coup de poing qui laisse oublier ses longueurs du début pour nous offrir des moments d’angoisses terrifiants. Une très bonne surprise qui se dévore en quelques heures. 

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